Tous les deux mois, à l’occasion de la newsletter « La Feuille 2.0 », la Communauté de Communes Les Bertranges publie un portrait d’élu communautaire.
Pour ce septième entretien, nous vous proposons de découvrir le parcours et la vision du sixième vice-président de l’intercommunalité,Gilles DEVIENNE, en charge de l’environnement et du développement durable.
CCLB : Pouvez-vous nous raconter votre histoire, votre parcours professionnel et de vie, etc. ?
G.D. : Je suis né à Paris mais j’ai toujours vécu dans la Nièvre ; un cours moment à Nevers, puis Varennes-Vauzelles et enfin Coulanges-lès-Nevers. Point de hautes études (j’ai arrêté en seconde C) mais je suis rentré à l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) à Saint-Maixent. Je devais suivre ensuite un parcours pour être pilote d’hélicoptère mais cela n’a finalement pas pu se faire suite à une blessure à l’école. Je suis donc retourné dans la Nièvre où je rentrai à la SNCF. Très rapidement, j’intégrais une école de conducteurs où je fis ma carrière en tant que tel. J’ai eu aussi un parcours syndical et associatif qui m’a beaucoup impliqué.
C’est en 2002 qu’avec ma femme nous arrivâmes à Urzy où nous nous installâmes avec notre famille.
Enfin, si je devais me confier, je dirais que j’ai toujours eu cette passion, pour l’écologie, la vraie. Depuis mon enfance c’est comme ça. J’ai toujours eu un intérêt grandissant pour les sujets environnementaux : la détérioration de la Terre, la pollution, la défense animale… J’ai cette forme d’empathie où l’homme fait évidemment partie intégrante de toutes ces problématiques ainsi que des solutions possibles.
CCLB : Depuis combien de temps vous êtes-vous engagé dans la politique locale et pour quelles raisons ?
G.D. : Je suis arrivé à la mairie d’Urzy dans l’équipe d’Huguette Judas en 2014, en tant que conseiller municipal. Au cours de ce mandat, en 2016, je suis devenu adjoint en charge de l’environnement.
Mon engagement écologique et environnemental assez fort a été une des raisons pour lequel j’ai souhaité m’investir dans la politique locale. C’était pour moi l’occasion de mettre ces sujets au centre de la table pour ma commune et notre territoire. Par exemple, c’est un vrai choix d’avoir réussi à pérenniser la fermeture de la route de Niffon toute la nuit. Au départ elle n’était fermée que quelques heures mais depuis 2016, j’ai tout fait pour qu’elle soit fermée toute la nuit afin de protéger totalement la migration des amphibiens.
Suite à ce premier mandat, je fus élu maire aux élections municipales de 2020. Et lorsque le sujet de la constitution du conseil communautaire s’est présenté, je me suis rapidement positionné pour le siège de vice-président en charge de l’environnement. Et j’ai été élu lors des votes en juillet 2020.
CCLB : Au sein de votre vice-présidence, vous avez beaucoup de délégations, comme la GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention d’Inondation). D’après vous, comment la Communauté de Communes peut développer cette politique qui était gérée par l’État jusqu’en 2018, avec les moyens qui lui sont attribués ?
G.D. : Je déplore beaucoup le désengagement de l’État sur ces sujets essentiels et surtout, le peu de moyens donnés pour accomplir les missions comme il se doit.
Prenons par exemple la Prévention des Inondations. Cela alourdit énormément les responsabilités de notre Communauté de Communes vis à vis des risques inhérents.
Pour la gestion des milieux aquatiques, c’est autre chose. Je pense qu’il est bien que nous récupérions ce sujet à notre échelle. En effet, nous traversons de plus en plus de phases de sécheresse accentuée, ce qui signifie qu’il y a moins d’eau dans les cours d’eau. Quand on part de ce constat, il est essentiel de réhabiliter les zones humides qui ont entre autre pour fonction, celle « d’éponge ». Je m’explique : Quand il y a des inondations, celles-ci se gorgent d’eau et maitrisent une partie de ce trop plein. En période d’étiage, elles restituent petit à petit cette eau si précieuse dans nos rivières. Nous avons la connaissance de notre territoire et cette visibilité sur l’emplacement des cours d’eau et des zones humides. Donc il sera plus facile pour nous de gérer cette mission.
Cela n’empêche pas que la GEMAPI est aujourd’hui une compétence intercommunale obligatoire mais nous manquons encore de moyens pour réaliser tout ce qui devrait être fait pour assurer la gestion de ces sujets.
CCLB : Justement, quels sont vos objectifs concernant la mise aux normes de la prévention des Inondations ?
G.D. : Conformément aux dispositions du IV de l’article 59 de la loi du 27 janvier 2014, l’État ou l’un de ses établissements publics, lorsqu’il gère des digues à la date d’entrée en vigueur de cette loi, continue d’assurer cette gestion pour le compte de l’EPCI-FP pendant une durée de dix ans à compter de cette date, soit jusqu’au 28 janvier 2024. Pour prévenir cela, nous commençons à travailler sur ce sujet lors de réunions PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondation). Notre objectif sur le long terme serait de mutualiser les moyens pour l’entretien des digues avec d’autres Communauté de Communes concernées au sein de l’Établissement Public Loire (EPL).
Ensuite, dans la mise en place de cette gestion des risques, il y a plusieurs étapes. Dans un premier temps, l’État se doit de nous rendre les digues en bon état et nous serons particulièrement attentifs à ce que cela soit le cas. Ensuite, nous réaliserons l’entretien des digues par système de convention avec l’EPL. Et bien sûr, il y aura la sensibilisation des riverains à ce risque d’inondation. Pour cela, il y a déjà des réunions publiques (Plan Familial de Mise en Sûreté) organisées tout au long de l’année pour les foyers concernés.
CCLB : La CCLB porte le contrat territorial du Bassin Versant des Nièvres, en convention avec 5 autres intercommunalités. Aujourd’hui, vous avez la délégation de gestion de ce contrat qui arrive à son terme.Comment l’appréhendez-vous et quelles sont les pistes d’avenir ?
G.D. : Le contrat territorial du Bassin Versant des Nièvres a vocation de restaurer l’état naturel des rivières Nièvre. Nous sommes à l’heure du bilan et ce qu’il en ressort, c’est une volonté forte de continuer le travail engagé.
Pour ce faire, deux choix s’offrent à nous : reconduire un contrat territorial sur une durée de trois ans ou créer un syndicat mixte. Cette dernière option a un avantage intéressant qui est la pérennisation de l’action alors qu’un contrat a une durée définie. Nous sommes encore à l’étape d’élaboration du projet et pour le moment, aucune décision finale n’a été prise quant à la suite structurelle de la mission du Bassin Versant.
Nous travaillons également à un rapprochement avec la Communauté de Communes Cœur de Loire qui porte le Bassin Versant Vrille Nohain Mazou. Avec Pascal FASSIER, nous venons régulièrement aux réunions de l’un et de l’autre, ce qui permet de suivre les actions de chacun.
CCLB : Quels sont les enjeux de l’Atlas de la Biodiversité Intercommunal pour un territoire comme le nôtre et qu’est-ce que cela peut nous apporter ?
G.D. : Avec la chute brutale de la biodiversité dans son ensemble, cette opération d’envergure qu’est l’Atlas de la Biodiversité est pour moi un réel outil stratégique de l’action locale.
Nous allons réaliser un inventaire naturaliste de la faune et de la flore du territoire, avec une attention particulière sur les espèces qui sont sur la liste rouge.
Mais au-delà de ce travail d’inventaire, nous allons également réaliser une cartographie des enjeux de la biodiversité à l’échelle du territoire intercommunal. L’objectif étant bien de préserver et valoriser le patrimoine naturel et sensibiliser les habitants à cela. Et afin de mobiliser les acteurs locaux et les citoyens sur ce sujet, nous travaillons sur un calendrier d’animations couvrant une période de deux ans.
Ce que j’aimerais que les gens retiennent surtout, c’est que l’environnement qui nous entourent et les espèces qui y vivent, est tout aussi important que la pierre. Le patrimoine vivant et naturel doit avoir les mêmes enjeux que le patrimoine historique ; selon moi, nous devrions tous avoir le même ordre de priorisation sur ces sujets
CCLB : De quelle manière appréhendez-vous la transition énergétique/ écologique du territoire à travers le PCAET ? Avez-vous, en lien avec Sylvie THOMAS, priorisé des actions ?
G.D. : Je trouve qu’il est compliqué à notre échelle de porter un PCAET car nous n’avons aucune ressource allouée à ce projet. Nous avons bien sûr priorisé nos actions, notamment sur l’habitat afin que les maisons de nos citoyens ne soient plus des passoires énergétiques, ainsi que le développement des mobilités douces sur le territoire.
Toutefois, il me semble essentiel de passer de la stratégie à l’action. Pour ce faire, nous devons trouver des financements pour aider nos citoyens, oui. Selon moi, la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas.
CCLB : Enfin, pouvez-vous nous expliquer comment le service d’Assainissement Non Collectif (ANC) est-il géré aujourd’hui ?
G.D. : La Communauté de Communes a la compétence de l’ANC avec un service dédié appliqué sur une bonne partie du territoire. Mais encore aujourd’hui, nous avons un syndicat qui se charge également de ce service sur certaines communes du territoire intercommunal.
Nous sommes donc en train de réaliser un travail de concertation avec ce syndicat afin de rendre le service d’Assainissement Non Collectif le plus uniforme possible pour nos habitants.
CCLB : Un dernier mot à communiquer aux habitants du territoire ?
G.D. : Mon souhait pour les citoyens des Bertranges c’est que tous les acteurs du territoire, élus compris, pensent plus de façon collective grâce à l’intercommunalité, que de manière individuelle. Nous sommes au service de nos habitants, qu’ils soient dans une petite commune ou une plus grande. Penser global, agir local.
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