Tous les deux mois, à l’occasion de la newsletter « La Feuille 2.0 », la Communauté de Communes Les Bertranges publie un portrait d’élu communautaire.
Pour ce quatrième entretien, nous vous proposons de découvrir le parcours et la vision du troisième vice-président de l’intercommunalité, Henri Valès, en charge de la gestion administrative (mutualisation, aire des gens du voyage, etc.) et la communication (attractivité, marketing territorial).
CCLB : Pouvez-vous nous raconter votre histoire, votre parcours professionnel et de vie, etc. ?
H.V. : Je suis nivernais de souche. Je suis né à Donzy, dans une famille modeste. Je suis le cinquième enfant d’une fratrie de sept. J’ai eu une enfance très joyeuse, très entouré mais aussi avec beaucoup d’autonomie. La nature environnante constituait notre terrain de jeux, sans entrave. J’ai gardé de cette enfance un esprit d’équipe et de famille important ; c’est vraiment une base importante dans ma construction personnelle.
Au niveau de ma scolarité, je suis allé à l’école et au collège à Donzy, puis au lycée de Cosne-sur-Loire. J’aime dire que je suis un pur produit de l’école de la république bien que j’étais un élève quelque peu rebelle… Mais j’ai quand même franchi toutes les étapes jusqu’à l’université. J’ai fait des études dans le domaine de l’éducation physique et du sport et j’ai obtenu mon concours de professeur en 1981. Après avoir fait mon service national, j’ai été nommé professeur au collège de La Charité-sur-Loire en 1982 ; j’avais alors 23 ans.
J’ai choisi ce métier car cela alliait ma passion pour le sport et le fait que les études ne soient pas trop longues… bien que mon rêve de l’époque, c’était d’être chirurgien ! Mais les études étaient trop longues et ce n’était pas possible pour mes parents de le supporter financièrement. Alors j’ai choisi un métier « passion » comme on dit, puisque à côté de mes études, j’ai eu un parcours de basketteur. J’ai notamment été sélectionné en équipe de Bourgogne « minimes » et désigné capitaine de l’équipe. Puis j’ai joué à la JDA de Dijon en espoir, mais je me suis blessé gravement à une cheville donc à ce moment-là, j’ai opté pour une pratique moins contraignante que le haut niveau. Tout en jouant en nationale 3, j’ai commencé à entraîner des jeunes dès l’âge de 18 ans.
Quand je suis arrivé à La Charité-sur-Loire, j’ai relancé le club de basket de la ville… À ce moment-là, il restait une vingtaine de licenciés toutes catégories. Après avoir était entraîneur puis responsable sportif, je suis devenu président. Le club a franchi de nombreux paliers pour passer de la départementale à la régionale 1, puis progressivement jusqu’à la nationale 1. Ce rôle de dirigeant bénévole était extrêmement prenant et passionnant. J’ai énormément appris pendant toutes ces années de bénévolat dans la relation humaine et construit de nombreuses compétences.
Côté professionnel, la particularité de mon parcours est de n’avoir fait que des septennats ou des quinquennats… [rire]. J’ai fait 7 ans comme professeur au collège de La Charité-sur-Loire, mon premier poste. Ensuite pendant 7 ans à nouveau, j’ai été conseiller pédagogique départemental. La mission consistait à accompagner les professeurs des écoles dans la mise en place de l’éducation physique dans les classes du premier degré. Suite à l’obtention de l’agrégation, j’ai eu l’opportunité de devenir formateur en EPS à l’antenne départementale de l’IUFM de Nevers ; à nouveau, j’y suis resté 7 ans. À la suite, coopté par mes collègues, j’ai pris la direction de cette antenne départementale de l’IUFM pendant 5 ans puis enfin je suis devenu directeur-adjoint à l’IUFM de Bourgogne, responsable de la formation des professeurs de collèges et de lycées pour toute la région Bourgogne. Ce poste m’a amené à faire beaucoup de déplacements, notamment entre La Charité et Dijon, mais aussi dans les autres antennes départementales de la région (5 sites à l’époque).
En 2013, j’ai décidé de revenir exercer dans la Nièvre où j’ai démarré un parcours de chef d’établissement au collège des Courlis à Nevers où je suis resté… 7 ans jusqu’à ma retraite.
Deux mois après ma prise de fonction comme chef d’établissement, Gaëtan Gorce est venu me solliciter pour me demander si je serai intéressé pour lui succéder à la Mairie de La Charité-sur-Loire. On peut se demander pourquoi, car jusqu’à ce moment, rien ne me « prédestinait » à devenir Maire alors que n’avais jusqu’alors jamais été élu… Mais, mon double parcours de direction à l’IUFM de Bourgogne et mon parcours de dirigeant sportif avec le challenge incroyable de mener une équipe de basket vers la nationale dans une ville de 5 000 habitants, a sans doute convaincu Gaëtan Gorce de ma capacité à piloter une ville, à mobiliser des équipes et à fédérer des forces autour de la construction de projets structurants.
Enfin, la valeur famille est extrêmement importante pour moi. Depuis que je suis à la retraite (septembre 2020), j’ai ce besoin de retrouver du temps pour moi et ma famille. Je suis marié, j’ai 2 enfants et 4 petits-enfants… Aujourd’hui, j’arrive à me libérer un peu plus les week-end pour les voir et profiter de chacun d’entre eux. Récemment, nous avons même fait deux parties de geocaching avec mes petits-enfants à La Charité et à Tronsanges ! Je fais aussi en sorte de prendre une demi-journée par semaine pour explorer les chemins de randonnée pédestre de notre territoire. J’en suis encore qu’au début mais j’apprécie grandement ces moments de ressourcement dans la semaine !
CCLB : Quelles sont les raisons de votre engagement politique local ? En quoi vous tiennent-elles à cœur ?
H.V. : En parallèle de mon parcours professionnel, je me suis toujours beaucoup intéressé à la politique, sans m’engager pour autant dans un parti politique. Comme dit précédemment, j’ai préféré m’engager autrement à ce moment-là : dans l’éducation, le sport, le milieu associatif… puis j’ai toujours été syndiqué et donc participé à un certain nombre de luttes pour des causes importantes (inégalité sociale notamment).
Mais la vie publique et politique m’a toujours passionné. Je me définis comme une personne sociable, j’adore les relations et le lien avec les autres. Puis j’ai toujours été un leader dit « naturel » depuis mon plus jeune âge… Quand je m’implique dans quelque chose, c’est à 200% : si j’ai un but, je persévère jusqu’à arriver à un projet construit, même si cela doit prendre des années.
Alors quand en octobre 2013, Gaëtan Gorce m’a contacté pour candidater afin de lui succéder, j’ai beaucoup réfléchi. Puis je me suis dit que c’était un beau challenge, tellement la ville de La Charité possède de nombreux atouts. J’adore ma ville et mon territoire. J’ai donc décidé de m’engager afin de poursuivre le travail de revitalisation engagé.
Une de mes convictions profondes est qu’il est nécessaire de partager les postes de responsabilité. Après avoir assumé la mission de Président de la Communauté de Communes pendant 6 ans, j’ai décidé de ne pas demander un renouvellement de mandat. Aujourd’hui, je veux assumer pleinement mon rôle de maire de La Charité-sur-Loire et m’y consacrer entièrement.
Je souhaite dire cependant, que j’ai pris beaucoup de plaisir à piloter la Communauté de Communes, d’abord le Pays Charitois, puis Les Bertranges. Nous avons réussi, je le crois, à mettre notre territoire sur de bons rails en élaborant un projet de développement ambitieux. Aujourd’hui nous mettons en œuvre, dans un cadre bien défini, de nombreuses actions sous la présidence de Claude Baland, qui assure avec beaucoup de force, de conviction et de diplomatie sa fonction.
CCLB : Justement, quelle est votre vision de l’évolution de l’intercommunalité depuis 2017, la fusion des trois ex-CC ? Par exemple, est-ce que les relations entre les maires, les élus communautaires ont évolué depuis ?
H.V. : La mise en place de la nouvelle Communauté de Communes a été très compliquée puisque nous avons un territoire qui n’a pas, de prime abord, une cohérence géographique. Nous avons un territoire coupé en deux par le massif forestier des Bertranges ; nous essayons donc d’en faire un trait d’union, entre le val de Loire et le val de Nièvre.
Les trois premières années ont été consacrées essentiellement à la mise en place d’un projet commun et de l’exercice de compétences nouvelles. L’objectif était notamment d’unifier le territoire élargi autour de l’économie, le tourisme, l’environnement, le social,… ainsi que la dynamique et l’attractivité du territoire à travers la culture et le sport.
Depuis 2020, nous sommes dans une deuxième étape dont l’objectif est de mettre en œuvre des actions concrètes, trouver les équilibres financiers et les moyens, de rechercher les aides qui peuvent nous permettre de concrétiser nos projets structurants.
En ce qui concerne les relations entre élus et l’ambiance générale du conseil communautaire, je trouve que ça a évolué positivement depuis 2017. Ça reste toutefois encore compliqué sur certains sujets, notamment avec quelques élus qui opposent les centre-bourgs aux communes plus petites. Cela vient notamment de la peur que les petites communes soient délaissées. Je pense qu’on doit encore travailler plusieurs années sur l’idée que la Communauté de Communes est un projet territorial au bénéfice de tous.
CCLB : Vous êtes en charge du déploiement de la mutualisation sur le territoire ; à votre avis, quelle est la place de l’intercommunalité au sein des communes ?
H.V. : La première fonction de la Communauté de Communes est de porter un projet commun, un projet de développement territorial. Selon moi, la deuxième fonction est la solidarité et la mutualisation : que ce soit en terme de compétences et moyens humains, de matériels, de logistique, de marché public, etc. Par exemple, nous pouvons favoriser la mutualisation de matériel pour plusieurs communes ou encore accompagner des communes sur des projets dont ils n’ont pas les compétences.
CCLB : Est-ce que, pour vous, la visibilité du territoire s’est améliorée depuis la création de la nouvelle communauté de communes ?
H.V. : Oui, depuis 3 ans nous avons beaucoup travaillé sur la communication interne et externe au territoire. Notre visibilité a augmenté depuis 2017 car nous avons aussi mis en place une stratégie de marketing territorial et avons développé un certain nombre d’outils en cohérence avec notre identité : des événements, de nouveaux médias…
Je pense que nous sommes au milieu du gué car on arrive maintenant à répondre à la question « comment se faire connaître ? ». Mais aujourd’hui, il faut que nous arrivions à finaliser un certain nombre de projets structurants, que ce soit en matière d’environnement, de tourisme… L’idée est bien de transformer nos atouts en contenus, en éléments d’attractivité, et donc, en visibilité.
CCLB : Un dernier mot pour la fin ? 🙂
H.V. : Être élu local, c’est passionnant… épanouissant même ! J’ai vraiment l’impression de servir mon territoire et mes concitoyens. Je suis très content également d’avoir un seul mandat car pour moi, être efficace, ce n’est possible que si on se concentre sur une ou deux fonctions.
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