Tous les deux mois, à l’occasion de la newsletter « La Feuille 2.0 », la Communauté de Communes Les Bertranges publie un portrait d’élu communautaire.
Pour ce cinquième entretien, nous vous proposons de découvrir le portrait de la quatrième vice-présidente de l’intercommunalité, Sylvie THOMAS, en charge de l’aménagement du territoire, l’habitat, la mobilité et le numérique.
CCLB : Pouvez-vous nous dire d’où vous venez et quel est votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
S.T. : Je suis nivernaise, née à Nevers, et j’ai grandi à Coulanges-lès-Nevers. Ma famille, côté maternelle, avec laquelle j’avais un lien et un attachement particulier, est originaire de Dompierre-sur-Nièvre. D’où le choix d’y vivre. Je ne suis jamais vraiment partie de la Nièvre, uniquement après l’obtention de mon bac électrotechnique que j’ai suivi au lycée Jules Renard à Nevers. Je suis d’abord allée à Mâcon faire un BTS Technico-commercial option génie électrique et mécanique puis je suis allée faire une année supplémentaire à Nantes, dans une formation d’acheteur, dispensée par la CCI à l’époque.
À la fin de mes études, je suis revenue dans la Nièvre où je n’ai pas réussi à trouver un emploi en lien avec les études supérieures. Après un an de recherche active, j’ai trouvé un premier contrat dans l’administration, à la DDASS (Direction des Affaires Sanitaires et Sociales) qui depuis 2010 est devenue l’agence régionale de santé (ARS); pas de lien avec les études que j’avais fait donc… J’ai alors saisi l’occasion de passer le concours interne de la fonction publique en catégorie C puis de catégorie B. J’ai évolué dans plusieurs services au sein de cette direction : COTOREP (Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel), secrétariat de direction, service handicap et dépendance, service prévention. Je suis restée, en moyenne, 5 ans dans chaque service. Aujourd’hui je travaille encore sur le volet prévention mais également sur d’autres thématiques en fonction des besoins ; mais depuis un an, notre équipe est principalement dédiée à la gestion de la crise COVID-19.
CCLB : Vous êtes maire d’une petite commune ; selon vous, quelle est la place et le rôle des petites communes telles que Dompierre-sur-Nièvre (200 habitants) au sein de l’intercommunalité ?
S.T. : Tout d’abord, depuis 2014 que j’habite à Dompierre-sur-Nièvre, je me suis impliquée dans la vie municipale. Dans un premier temps en tant que conseillère municipale puis en tant que Maire depuis fin 2017. Depuis lors, j’ai également été impliquée au niveau intercommunal puisque j’ai été désignée conseillère communautaire.
C’est vrai que pour tout nouvel élu qui arrive dans cette « grande » instance qu’est le conseil communautaire, cela peut paraître très nébuleux, d’autant plus quand nous venons d’une toute petite commune ; il y a beaucoup de compétences, énormément de sujets abordés et encore plus de thématiques qui en découlent… Je pense que pour mieux appréhender le fonctionnement et les enjeux d’une communauté de communes il est nécessaire de s’inscrire dans un grand nombre de commissions possibles mais il est vrai que c’est chronophage et je peux comprendre que certains élus aient des difficultés à plus s’impliquer dans les commissions.
Prenons par exemple le PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal). Sur les 32 communes membres, nous avons 14 communes qui ont rejetées la proposition d’y adhérer… par diverses raisons tout à fait respectables. Mais je regrette ce manque d’anticipation de l’avenir car cela finira par nous être imposé. Pourtant, nous avions proposé aux communes de venir présenter ce projet au sein de leurs conseils municipaux pour leur expliquer les différents enjeux ; d’ailleurs, pour les communes où j’ai été invitée, accompagnée sur certaines communes de Jean-Claude CHARRET, délégué à la voirie, les échanges ont été riches et en grandes majorités concluant. Autour du PLUI, nous pouvions tous nous mettre autour de la table et travailler sur toutes nos politiques dont la biodiversité, l’habitat… car le PLUI, ce n’est ni plus ni moins un document de planification sur l’aménagement de notre territoire ; et nous avons tous une responsabilité envers cela, que l’on soit une petite ou plus grande commune.
Je pense qu’il faut accompagner les plus petites communes à prendre place au sein de l’intercommunalité et surtout, prendre conscience de l’intérêt communautaire, la mutualisation peut être une des clés.
Côté Est de notre communauté de communes, en ce moment, nous développons le projet « Mon villages, nos pépites » qui est un projet global, d’attractivité : il y a l’offre touristique, mais surtout l’aménagement du cadre de vie pour valoriser nos villages et de facto, valoriser notre territoire des Bertranges. Je pense que dans chaque bassin de vie, il y a une commune qui est moteur. Mais s’il n’y en a pas qui se positionne en tant que tel, il faut que cela vienne des autres communes, en s’unissant… Et c’est pour cela que le projet « Mon villages, nos pépites » prend tout son sens : si nous coopérons, nous pouvons avoir les moyens de mener à bien de tel projet. Et nous voyons bien que nous avons encore plus besoin de notre Communauté de Communes pour mener à bien ces projets.
Si je devais conclure, je dirais que toutes les communes ont la même place, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Nous avons, selon moi, tous un rôle à jouer sur notre territoire… Il faut juste savoir l’exprimer et l’assumer.
CCLB : Vous êtes en charge du déploiement des infrastructures numériques (Fibre et Très Haut Débit) ; qu’est-ce que cela peut apporter au territoire intercommunal, notamment en lien avec les politiques de développement économique, touristique, etc. ?
S.T. : C’est un sujet très technique qui a pour moi un intérêt essentiel dans le développement de l’attractivité de notre territoire : garder notre population et en attirer de nouvelle ! Il y a également un enjeu au niveau de notre développement économique, puisque l’idée est bien de maintenir les entreprises et d’en attirer de nouvelles et donc, créer des emplois.
Mais il faut aussi prendre conscience que notre département a pris du retard sur ce sujet de par la faible densité de population. Je reste toutefois persuadée que nous allons le rattraper ; je reste très positive sur le sujet. Il faut prendre notre mal en patience, mais d’ici deux à trois ans, nous pourrons nous féliciter des infrastructures mises en place, tel que des tiers-lieux par exemple.
CCLB : Quelles sont les priorités et les grandes étapes du PCAET définis dans le groupe de travail ?
S.T. : Il faut déjà poser le cadre : le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial), c’est une obligation réglementaire. À partir de là, soit on s’en empare, soit on passe à côté. Aujourd’hui, nous avons fait le choix de regrouper deux commissions techniques (Commission Aménagement de l’Espace / Numérique / Mobilité / Habitat et la Commission Environnement portée par Gilles DEVIENNE vice-président) sur le sujet afin d’en faire un groupe de travail cohérent au regard des thématiques abordées. Lors de notre dernière réunion, nous avons surtout établi des axes qui nous semblaient prioritaires : la qualité de l’habitat, la baisse des consommations en énergie et le développement de la mobilité, le tout dans une démarche volontaire en matière d’environnement.
De manière générale, il me semble important et essentiel que nous agissions ; même à notre échelle, nous pouvons faire quelque chose.
J’ai un seul regret dans l’élaboration de notre PCAET… il y a eu un focus de fait sur l’éolien et nous sommes passés à côté des autres sujets du PCAET qui sont la mobilité, l’habitat, les économies d’énergies… C’est dommage car finalement, c’est là que sont nos enjeux.
Maintenant, la prochaine étape est de trouver des financements pour l’animation d’un tel dossier.
CCLB : Quels sont les enjeux de la mobilité pour un territoire rural comme le nôtre ?
S.T. : Selon moi, l’enjeu principal à ce sujet, c’est de faire évoluer les pratiques et les mentalités à l’usage.
Mais nous devons aussi nous poser les bonnes questions : qu’est-ce que la mobilité ? Pour moi, cela peut être plusieurs choses : le trajet domicile / travail quotidien, le déplacement des personnes vulnérables, la mobilité douce pour les touristes qui souhaitent découvrir notre territoire, etc.
Nous sommes actuellement en train de travailler sur la mobilité dans le cadre du tourisme : des offres de déplacement doux (vélo notamment) sont en train d’être développées. Il nous faudra également travailler sur l’axe principal Prémery / Nevers, qui passe par Guérigny : l’intérêt d’une aire de covoiturage pourrait par exemple être une solution à proposer ou encore une nouvelle offre de transport en commun adaptée aux besoins de la population pourrait être à l’étude.
Il faut toutefois être conscient que cela demande un travail de coordination avec l’agglomération de Nevers et la Communauté de Communes Cœur de Loire qui sont les deux organes intercommunautaires limitrophes du bassin du Val de Loire, sans oublier la Région Bourgogne-Franche-Comté.
CCLB : Un dernier mot à communiquer aux habitants du territoire ?
S.T. : Je crois énormément en notre territoire. S’il y a beaucoup à faire, nous avons un potentiel incroyable. Ce que j’aimerai par-dessus tout à ce sujet, c’est que les gens qui habitent Les Bertranges et même de manière plus globale, notre département, y croient eux aussi. Qu’ils se rendent compte que nous avons un territoire remarquable et que nous sommes là, élus, habitants, pour l’améliorer, le développer. Nous avons à être acteurs ! Et pour cela, ayons un autre regard sur notre département et nos petites communes.
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