Vous êtes-vous déjà posé cette question d’orthographe : « Déchèterie, ça prend 1 T ou 2 T ? ». Peut-être que oui… Mais saviez-vous qu’une faute d’orthographe pouvait être validée par l’Académie Française ? On vous raconte cette histoire dans cet article 👇
Déchèterie d’Escolives
Tout commence dans la commune d’Escolives, dans le non loin département de l’Yonne. Lors de la création de sa Déchèterie en 1990, la précipitation de la réalisation du panneau d’inauguration de cet équipement a provoqué une faute d’orthographe de la part du Maire. Pour sa défense, il avait toujours été fâché avec l’orthographe, bien que sa propre mère ai fait une carrière comme professeur de lettres.
L’inauguration de la déchèterie d’Escolives se passe alors avec le Préfet, le ministre (H. Nallet) et les responsables locaux. Toutefois, lors du conseil municipal suivant, la question de l’orthographe du mot « déchèterie » fait l’objet d’un débat entre les tenant des deux TT et les tenant de l’accent grave et d’un seul T.
À court d’argument, et pour ne pas finir la séance du conseil à 2h00 du matin, le maire a donc proposé au conseil d’en référer à la seule autorité connue et reconnue dans ce domaine : l’Académie Française.
Le Maire a donc envoyé un courrier au secrétaire administratif de l’Académie Française, pensant que les académiciens « éternels » ne répondraient sans doute jamais. Et Ô surprise, trois semaines plus tard, la réponse est arrivée de la part du secrétariat administratif de l’Académie sollicitée.
Dans sa réponse, l’Académie Française, stipule que dans l’évolution de la langue française qui conduit à une simplification de son orthographe, et donc à la suppression des doubles consonnes, il convenait de retenir l’orthographe avec un seul « T ».
C’est donc la faute d’orthographe du Maire d’Escolives qui est « légalisée ».
Origine du mot « Déchèterie »
Mais un deuxième épisode attendait le Maire d’Escolives sur cette question d’orthographe : quelle était l’origine du mot « déchèterie » ?
Tout commence par un néologisme créé par l’ANRED en 1987, l’Agence Nationale de Recyclage des Déchets (l’ancêtre de l’ADEME). Cette agence a créé le concept d’apport volontaire en vendant à des sociétés de services, bien implantées dans la collecte des ordures ménagères, une licence d’utilisation du mot « Déchetterie ». Il s’agissait donc d’un mot protégé, comme une marque commerciale.
Basée à Angers, l’ANRED a beaucoup rayonné dans l’ouest de la France, où ce mot était connu avec son orthographe à deux « TT ». Elle n’était toutefois pas encore arrivée dans l’Yonne, ni jusqu’à la commune d’Escolives-Sainte-Camille.
Mais un jour, un représentant en matériel de déchets (sacs, conteneurs, …) rend visite au Maire d’Escolives. Il le félicite pour son astuce, consistant à ne pas mettre deux « TT » au mot « Déchèterie », afin de ne pas payer la redevance de marque à l’ANRED. Le maire s’en défend alors car c’est cette visite qui lui appris que le mot « Déchetterie » avec deux « TT » était protégé, comme une marque commerciale.
Voici comment une faute d’orthographe fut validée par l’Académie Française et est devenue la seule forme orthographique reconnue par l’Académie Française du mot « Déchèterie ». Ou comment un homme pas très bon en orthographe est devenu créateur en 1990 d’un nouveau mot de la langue française 😉
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